dimanche 2 février 2014

2 000 Lieues par les airs : La Malaisie

Je me permets de faire un petit article sur mon voyage en Malaisie. Et ce n’est pas tant pour me la raconter que pour faire découvrir en léger différé mes rencontres asiatiques. Comme je vais tenter de me concentrer essentiellement sur les zêtres vivants et notamment les zanimaux, j’ai pensé bon de me focaliser sur nos zamis les zoizeaux. Oui, parce que si je m’attaquais aux insectes et Cie il aurait fallu que j’apporte ma petite mallette de généticien et deux ou trois spécialistes. Me pencher sur les mammifères… Pourquoi pas ? Mais faut sacrément se lever tôt si on veut un peu en observer correctement (à part quelques singes compréhensifs). Les reptiles ? Sans problème, mais faut tomber dessus mes cocos ! Et les poissons ? C’est dans l’eau et ça fait pipi (et caca) dedans, donc non, pas les poissons.
Et surtout, avec le nombre de piafologues qui sont venus expressément dans le coin juste pour voir des bêtes à plumes, les oiseaux sont sûrement l’ensemble le mieux documenté en Asie du Sud-Est. Du coup, s’ils sont assez bien connus, quand moi j’en vois un j’ai « plus qu’à » chercher dans ma tête et dans les internets pour identifier la bestiole. Et les piafs, c’est aussi les plus facilement visibles et leurs différences sont (surtout sous les tropiques) aisément remarquables.

Kuala Lumpur


Pour amorcer, je voudrais d’abord faire une petite digression sur le « commensalisme ». Et tu te diras (dans ta tête, parce que parler à ton ordi ce n’est pas très normal) « Mais qu’entend donc l’auteur par ce terme qui sonne si bien en bouche et qui me servira dans ma prochaine soirée Pizza-Julie Lescaut ? ». Ce à quoi je répondrais d’abord que Julie Lescaut c’est quand même 22 saisons et déjà que regarder un épisode relève de l’exploit… Deuxièmement, il ne me reste plus qu’à définir ce terme peut-être inconnu pour une majorité d’humains.
Le commensalisme est un terme qui désigne la « relation » entre deux entités (êtres ou sociétés) dans laquelle l’un des deux tire parti de l’autre sans effet négatif. Ce qui est différent du parasitisme : l’un prend et est néfaste pour son hôte. Et à l’inverse, il y a la symbiose.
[Mais dis-moi Jamie] Sur le papier, c’est bien beau mais dans la réalité ça donne quoi ?
_La tique est un parasite évident puisqu’elle puise du sang et démange voire transmet des maladies.
_Les bactéries dans notre petite bedaine ? Symbiose.
_L’oiseau qui niche dans un arbre est lui un commensal.
_Le pigeon de ville ? Selon certains, parasite, avec toutes ses nuisances telles que ses excréments voire pour les psychotiques, le roucoulement odieux du guilleret volatile. Selon d’autres, il est un commensal puisqu’il vient piquer de-ci de-là quelques miettes et s’envole au loin à notre venue. Peut-être même mutualisme (relation proche de la symbiose) quand ces oiseaux deviennent une attraction et qu’ils sont nourris volontiers pour garder cet attrait (cf. la Place St Marc à Venise).


En Malaisie, il y a comme ça un petit cortège d’espèces qui peuvent être considérées comme des commensales (bien que le débat reste toujours ouvert). Voici donc un échantillon des espèces retrouvées très régulièrement dans les zones urbaines sur la péninsule malaise ou sur Bornéo :


  • Le Pigeon biset ferral ou Pigeon de ville Columba livia et son acolyte le Moineau friquet Passer montanus. Deux oiseaux qu’on retrouve dans nos villes et villages européens et qui sont loin d’être réputés pour leur QI (cui cui…) : aux innocents les mains pleines.




  • Le Corbeau familier Corvus Splendens rencontré lui aussi partout SAUF sur Bornéo. Cet oiseau est peu farouche et vient volontiers piocher dans les ordures (que les Malaisiens laissent en quantité dans les villes et sur les bords de route). Il est reconnaissable par ses pattes plus longues que celles d’autres corbeaux et par sa nuque argentée.


  • Le Martin triste Acridotheres tristis est une espèce d'oiseau que j'ai retrouvé dans les villes mais aussi sur les côtes, autour des lacs, ou dans des forêts. Autant dire qu'il est pas difficile. Plutôt charmant comme oiseau mais le voir et l'entendre (parce que oui, on l'entend !) ça fait relativiser la joie face à cette espèce très abondante.
  • Et le dernier est le Stourne bronzé Alponis panayensis. Pour faire simple, c’est l’étourneau local : assez actif, bruyant, en bande, et vol similaire à son cousin. Il est cependant d’un plumage noir intense et le rouge de l’œil est éclatant.


Bien sûr, je n’ai pas fait le tour de tous les oiseaux qui tirent avantage de l’homme. Il y a des tourterelles, des martins-chasseurs, des loriots… Peut-être pour un prochain article ?

Ah et merci à mes photographes privés pour leur contribution essentielle !  

En Bonus : un plat de nouilles !

vendredi 15 novembre 2013

En attendant un vrai article...


Comme le titre l'indique, je vais pas m'étaler et je laisse place à quelques-unes des photos qui ont marquées cette année :

Je commence donc par une orchidée croisée au début d'année : l'Orchis géant Himantoglossum robertianum. La densité de cette espèce est parfois étonnante et même si c'est loin d'être la plus rare des orchidées, elle vaut quand même le coup d'oeil. Non ?
~~ Il se peut que je me trompe sur les identifications, n'hésitez pas à me le faire savoir pour que je corrige rapidement ~~

Ici, l'Orchis géant dans les Alpilles
 

Et là, une illustration de l'abondance de l'espèce sur les pelouses sèches
 


Dans une zone récemment défrichée, se trouvait une autre orchidée (beaucoup plus petite et discrète) : l'Ophrys occidentalis

La fleur avec le cache de l'appareil photo pour échelle
 

Détail

Et chez les animaux, 2 espèces aussi :

Un jeune Lézard ocellé Timon lepidus (Merci Mag') trouvé lors d'une opération de nettoyage de la colline Mourièsenne organisée par Chemin Faisan. Et paradoxalement, cette opération n'a que trop bien marché...




Une Couleuvre à échelons Rhinechis scalaris rencontrée durant l'été au centre du Scamandre. La photo est de Simon Baudoin et je ne peux que vous inciter à visiter son site. Donc merci Simon !


dimanche 20 janvier 2013

Playlist # 2 : Musique et courant alternatif










-Prélude-

Il y a quelques temps, dans une contrée pas si lointaine…

« Faites Ahh.. Voilà, toussez maintenant… très bien… Inspirez… Allez-y, inspirez… Et bien ? Inspirez vous dis-je ! »

« I’a’if paaagh. »

« Pardon ? »

Sortant le bâtonnet de glace de sa bouche  « Je vous disais : j’y arrive pas. J’arrive plus à inspirer. ».
Le médecin soucieux, se penche alors et regarde dans l’oreille du patient « Ohh je vois… »

« Que m’arrive-t-il, docteur ? »

Le docteur prend un multimètre dans son placard et place les fils dans chaque oreille du patient. Il allume la machine « C’est bien ce que je pensais… votre cerveau n’est plus irrigué… aucun courant n’est détecté par mon multimètre… même pas du courant alternatif… ».  Il insère alors une pince dans l’oreille gauche du malheureux et en sort une petite ampoule fêlée. « Voyez par vous-même, vos idées ont toutes grillé… »

« C’est grave docteur ? » s’enquiert le malade.

« D’après moi ça va aller. Votre manque d’inspiration et d’idées va se combler d’ici quelques semaines… Pendant ce temps, écoutez un peu de musique. »

-Prélude-


Je ne vous ferais pas tout le topo sur la musique électro. Déjà parce que ce serait tellement long d’en parler, que mes doigts feraient une crise de tétanie avant. Trop en dire vous fatiguerait et les chances que je fasse des erreurs seraient augmentées. Mais surtout pour une question d’harmonie. J’ai préféré me pencher sur des genres souvent méconnus du grand public. Que les hipsters se réjouissent, je vais rester tout de même assez ouvert pour que des gens plus mainstream s’y retrouvent aussi.

Oui, car, qu’on se le dise, il n’y a pas que David Guetta et la reprise de la lambada par Jennifer Lopez dans le paysage de la musique électronique d'aujourd’hui. Certain artistes suivent des parcours similaires aux premiers artistes de jazz. Ils déconstruisent et apportent un sang neuf. Forcément les sceptiques se dressent tel des suricates à la vue de l’aigle goguenard et se disent « ça, c’est de la musique de jeune qui se drogue et qui va faire des raves ». Certes, certes, certes beaucoup de paires d' oreilles ont des goûts déplorables et avec ça des tympans en miettes. Mais où est le rock ? Celui des débuts… L’ultime dépravation de la jeunesse ? N’y avait-il pas de la drogue ? Des paroles insensées voire… blasphématoires !? Et ces mêmes "vieux" jeunes font des leçons de morale. La boucle est bouclée.

Combien de fois un artiste que vous choyez vous a surpris par son évolution musicale ? Vous continuez toujours de le suivre pourtant. Il a pris le risque de se diversifier, essayez donc vous aussi de tenter le voyage.

Il faut voir les artistes que vous allez écouter comme des explorateurs. Ils ont à leur disposition de plus en plus de pads, de logiciels, de pédales et de sons. Ainsi, malgré une certaine répétitivité effective, ces personnes donnent l’énergie à un paysage musical qui s’ancre trop vite dans des « hits » pré-mâchés. Tentez donc de comprendre la subtilité des morceaux (leur construction et les choix faits par les artistes). Vous verrez... bah... c’est pas évident.

Pour cette deuxième playlist j’ai donc décidé de prendre quelques artistes en marge des conventions. A travers le passage de genre en genre, j’espère que la musique passera aussi à travers des époques et que vous verrez l’évolution des mentalités, des machines, des goûts. Et finalement, du premier au dernier morceau on touche à quelque chose de vraiment épuré.

Ah! Pour une meilleure écoute, ouvrez votre esprit et votre sens critique. Et mettez un casque !

Pour le trip, écoutez par là !

Détail de la playlist :

1. Oxygène Part 1 de Jean-Michel Jarre
2. Veridis Quo des Daft Punk
3. Azure de Paul Kalkbrenner
4. El Pico de Ratatat
5. Odessa de Caribou
6. Chasing The Midnight Moth de Illum Sphere
7. Sing de Four Tet
8. New error de Moderat
9. Mmmhmm de Flying Lotus 
10. Archangel de Burial
11. The Sky Was Pink de Nathan Fake



Infos complémentaires : 

J'ai choisi de mettre en première position Oxygène  de Jean-Michel Jarre puisque c'est l'un des précurseur de la musique électronique et qu'il a permis de la démocratiser. Forcément je ne pouvais pas mettre un autre morceau que celui qui débute l'album qui s'appelle lui-même Oxygene (1976).
Ensuite, encore des Français, qui nous ont offert dans les années 90's l'un des plus beaux albums du genre house. D'ailleurs, pour cette piste, et le reste de l'album, les Daft Punk ont repris des chansons disco. La preuve en est que Veridis Quo peut se lire "Very Disco". Étonnant non ?
Mais il n'y a pas que les gens du cru qui sont de bons producteurs de musique. Nos voisins allemands ont leur grands noms comme Moderat ou Paul Kalkbrenner. Ce dernier s'est d'ailleurs imposé comme l'un des maître de la minimal, un genre qui rappelle la transe par ces côtés planants.

Et un dernier mot sur Four tet. Ce compositeur anglais s'est inspiré du blues et du jazz pour beaucoup de ses morceaux et a fait deux concept album avec un batteur de jazz nommé Steve Reid.


Choc des cultures ?


Album de Nathan Fake

lundi 3 décembre 2012

Brève à la Marseillaise


Quelle belle ville du sud est de la France, pôle culturel, endroit de mélange à la lisière entre terre et mer; tantôt tournée vers la Corse pour le savoir faire de la vendetta et l'assassinat d'avocats, tantôt dirigée vers les pays de l'Est pour leurs qualités de drogues transitant par des Go Fast compétents. Marseille, c'est une ville de parité, ici tout le monde  a les mêmes droits de mourir. Qu'on soit Roumain, Corse, Métropolitain, Gitan, Magrébin ou d'ailleurs, on peut tous vivre notre "Marseillan Way Of Life".
Marseille, cité chargée d'émotions, d'un panel d'odeurs surprenantes et de personnages aux multiples facettes. Marseille et ses rats, Marseille et ses goélands, Marseille et ses décharges à ciel ouvert, Marseille et sa mendicité, Marseille et ses bofs...

Enfin, je le répète mais ils y a des villes qui sont si agréables à vivre et qui n'ont pas l'hypocrisie de se permettre d'être un exemple pour l'Europe, d'être une CAPITALE de la culture.J'aimerais croire que Massilia Sound System sont des visionnaires qui donnent espoir dans l'avenir de la ville...

Bref, aujourd'hui j'ai eu la très paradoxale chance de voir en direct une tentative d'effraction de... mon appartement. J'ai pu faire fuir les pleutres mais pour combien de temps ? Alors, par dépit, je m'offre un petit plaisir.J'ai longuement hésité pour trouver la phrase juste ou la tournure adéquate quand au sujet que je vais traiter. Et finalement, le mieux c'est encore de faire une petite référence : Brassens.

J'aurais pu chanter cette chanson : http://www.youtube.com/watch?v=v7-PX5wX5_g

Et l'un de ses disciples m'aurait fait dire cela : http://www.youtube.com/watch?v=WgCTbhwtf48

Enfin, à qui la faute ? Est ce à ces jeunes qui ont autant de goudron devant leurs yeux que dans leurs poumons ?





"ma ville tremble, ma ville est malade"



samedi 27 octobre 2012

Les Mantes : Une religion ?

Voilà un nouvel article sur un sujet qui me tient vraiment à cœur, à savoir les mantes. Et je ne parlerai pas ici que des mantes religieuses Mantis religiosa, je traiterai plutôt de l'Ordre des mantodés ou mantodae. Pour plus de lisibilité, je utiliserai simplement le terme "mante" pour caractériser l'Ordre.

Depuis que je suis tout petit je suis scotché par ces insectes. Sûrement parce qu'ils me faisaient très peur, j'en attrapais avec beaucoup de précaution sans les toucher au début, puis avec le temps, il m'est arrivé d'en avoir les mains remplies, chaque mante entravée entre mes phalanges (je ne dévoilerai pas ici mes coin à mantes, c'est comme les champignons, pas touche ! chacun les siens).

Évidemment, dans ma région, la plus commune des mantes est la mante religieuse Mantis religiosa. J'en ai vu et pris des tonnes mais photographié très peu. Il y a quand même l'expérience du terrain et des heures d'observation, et ça, je peux en parler. Tout d'abord commençons par casser les idées reçues, et prêchons la bonne parole pour l'animal auquel je voue un culte (ou presque) : la mante religieuse donc.
Eh bien, chères et chers lecteurs, sachez que NON la mante religieuse n'est pas un danger pour l'homme (ou la femme), dites lui bonjour si vous la croisez et elle fera une simple prière à votre passage. Donc vous pouvez arrêter, entomophobe de tout poils, de crier, et d'effrayer vos enfants en médisant sur le pieux insecte immobile et paisible. Si vous croisez une mante dans votre périmètre vital ne l'écrasez pas et ne vous vantez pas de votre "exploit". [ Ça vaut aussi pour les autres animaux, notamment les serpents ! ! Compris ! ? ]
Ensuite, la femelle, lors de l'accouplement, ne mange pas toujours son mari (même s'il est dans le péché à ce moment là, l'hérétique). On voit bien souvent des images dans des reportages animaliers de femelles prises d'une fringale se farcissant la tête de leur amant. En effet, ça arrive dans la nature mais sachez que certain films sont fait dans des vivariums qui poussent donc les animaux à se nourrir avec ce qu'ils ont sous les pattes. La dépense en énergie lors de la copulation est très importante, il est donc important que la femelle trouve de l'énergie pour survivre à l'acte et pouvoir pondre plus tard. Et coincé dans une boîte, le mâle est pris au piège. Notez tout de même que ces insectes ne passent pas l'hiver. Alors s'il y a un peu de cannibalisme conjugal c'est pas si grave si c'est pour le bien de l'espèce, non?
Et de quelle couleur est une mante religieuse ? Généralement verte, mais, dans nos régions méditerranéennes où l'herbe est sèche en été, certaines survivent mieux avec une coloration marron foncée ou presque jaune. Il y a d'ailleurs dans les Alpilles un nombre plutôt élevé d'individus bruns.



Mante religieuse Mantis religiosa en mue.



La mante ocellée Iris oratoria ressemble beaucoup à la mante religieuse. Elle est cependant plus petite et les ailes de la femelles n'arrivent pas jusqu'au bout de l'abdomen. Cette mante joue plus sur le côté intimidation que ses cousines. En effet, lorsqu'elle est en danger elle ouvre ses ailes et dévoile l'intérieur de ses pattes ravisseuses. Il apparaît alors des motifs en forme d'ocelles, assimilables à des yeux écarquillés, ainsi que des pointillés blancs et noirs encadrés des taches vives. Cela suffit, le plus souvent, à faire peur à un éventuel prédateur. Sa ponte, ou oothèque, n'a pas non plus le style spongieux de celle de la mante religieuse mais typiquement celle d'un... Toblerone !

L'une des mantes propres aux régions méditerranéennes est l'empuse Empusa sp. qui se divise en deux espèces fasciata et pennata. Celle que l'on rencontre dans le midi est la seconde : l'empuse ou diablotin ; l'autre vit aussi dans le même climat mais son aire de répartition va de l'Italie jusqu'en Ukraine. L'empuse ou diablotin est très dépendante des milieux secs donc se retrouve en garrigue principalement ou dans les pelouses sèches. La mante religieuse, étant assez généraliste, rentre souvent en compétition avec l'empuse. Cet effet s'accentue avec le morcèlement des espaces naturels et l'urbanisation. Les habitats de prédilection de l'empuse diminuent et s'éloignent tandis que la mante religieuse gagne les terres ainsi délaissées tout en excerçant une pression de prédation sur les milieux où l'empuse chasse. Bref, cette espèce est emblématique de la partie méridionale de la France et parmi les surnoms qu'on lui donne, l'extension diablotin "de Provence" est courante dans la littérature naturaliste.
Je n'ai vu cette espèce qu'autour de chez moi et plus récemment lors d'un voyage d'étude avec mon master à Barcelonnette, j'ai également pu trouver plusieurs individus à Sisteron. Pas plus haut.
Si la mante la plus commune est "religieuse", l'autre typique du sud est une envoyé du diable. Pourquoi ?



Empuse Empusa pennata en stade larvaire.


Dans les régions désertiques d'Aragon, il y a aussi des mantes. On pourrait s'attendre à retrouver l'empuse dans des contrées si chaudes l'été. Mais c'est sans compter sur le climat continental qui refroidit fortement le piémont pyrénéen ibérique quand vient l'hiver. Dans la partie la plus désertique, en fouillant dans quelques buissons, j'ai trouvé des ameles decolor et  ameles spallanzania. Ce sont de toutes petites mantes (moins de 3 cm) de couleur sable ou grise. La taille s'explique sûrement à cause des périodes froides qui donnent plus de chances aux petits individus (animaux comme plantes) de survivre vu que la dépense d’énergie est plus faible. Moins à chauffer et moins à nourrir.

Plus au sud, en Tunisie, j'ai fait encore de belles rencontres. Durant mon voyage scolaire de BTS GPN GEN, nous avons visité beaucoup de milieux -parfois marquants car ils avaient bien des similitudes avec notre midi ou au contraire presque surréaliste comme les oasis-. Pour le coup, près d'un ciste de Montpellier Cistus monspeliensis, une mante tentait d'échapper à la horde de chaussures d'étudiants qui divaguait dans la colline.  Pour ce qui est de la déterminer, je suis toujours incrédule et je penche encore pour le genre ameles mais quelle espèce exactement ? J'ai bien deux ou trois personnes qui sont susceptibles de savoir. La suite dans un prochain épisode !


Une mante floue sur des ongles sales


Détail dorsale de l' ameles sp. sur des doigts toujours aussi sales.


Pour finir, sachez que toutes les espèces citées plus haut peuvent se rencontrer sur le pourtour méditerranéen de la France, je n'ai fait que trouver ces espèces dans des habitats qui leurs étaient favorables.

Il me reste encore beaucoup de mantes à voir mais si je devais donner une priorité ce serait pour une mante qui vit loin d'ici. Je l'ai découverte dans un grand livre sur les animaux quand j'étais petit et elle s'appelait "mante de Ceylan". Et en faisant quelques recherches, j'ai découvert que cette mante, au doux nom scientifique de Deroplatys desiccata, ne se trouve pas seulement à Ceylan (aujourd'hui Sri lanka) mais aussi sur des îles appartenant à la Malaisie. Mais la Malaisie c'est loin. Allez, je tente le voyage dans les mois qui viennent! En plus, on dit même qu'il y a des araignées hyper rares là-bas !

PS : Désolé pour la qualité des photos. C'est du travail d'amateur. Bientôt, de nouvelles photos avec cette fois je l'espère, plus de qualité !